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Un carnet de route

Thursday 9 October 2014, by Julia Duchemin.

Pendant l’été 2014, deux compagnies anglaises suivies par le réseau Zepa 2 ont sillonné la Normandie, sur les festivals du réseau ReNAR – Réseau Normand des Arts de la Rue (ancien « Z’amis »). Dépêché par l’Atelier 231, structure à la tête du projet Zepa 2, il m’a été donné de suivre Joli Vyann et Lost In Translation Circus sur deux festivals afin de suivre de l’intérieur le quotidien de deux compagnies sur la route. Présenter aux publics cet aperçu du travail des artistes et partenaires, ainsi que les rencontres, tribulations, accidents et épiphanies qui en découlent permettra, je l’espère, d’injecter une portion non négligeable de tangible à l’intérieur de perspectives parfois involontairement ignorées des spectateurs. De pouvoir mesurer les dimensions du plus gros bout de l’iceberg qu’est un spectacle vivant, et dont seule la pointe s’exhibe sous les feux de la rampe.

Antoine Boyer

Arrivé la veille par le train sous un début de crachin plus granvillais que nature, je rencontre rapidement au Théâtre de l’Archipel, transformé en centre des opérations, les membres des deux compagnies qui arrivent. Rapides présentations, coup d’œil sur le matériel, remise des pass... « Bonjour, je vais vous suivre et noter scrupuleusement les événements ». Je jubile en imaginant les « ...what the f*ck ? » embusqués derrière les cordialités d’usage – qu’est-ce qu’un inconnu va bien pouvoir bricoler pendant qu’on travaille ? Sera-t-on notés à la fin ? Où est la caméra cachée ?
La pluie n’a pas découragé la première compagnie aperçue vendredi à mon arrivée, le courageux Gangbé Brass Band qui défiera les éléments à grands renforts de groove du Bénin et d’ailleurs. On verra bien comment s’en sortent les Britons.
Au programme ce samedi matin, un atelier en collaboration avec l’école de cirque locale – initiative inaugurée par l’Archipel cette année. Direction Saint-Pair-sur-Mer, à l’école primaire, en compagnie d’Annabelle, membre de Lost In Translation d’origine australienne. Voltigeuse, elle maîtrise les bases des arts du cirque et se voit chargée de faire travailler une demi-douzaine d’enfants autour du hula-hoop.
Ou pas.
Confusion ? Oh my God, les ateliers ont été intervertis. Bon, qu’à cela ne tienne, si c’est de l’acrobatie qu’il faut faire, acrobatie il y aura : un échauffement général autour d’un genre de « loup bougie », variante du touche-touche des cours de récré où il s’agit de libérer ses camarades de la paralysie lupine en rampant sous leurs jambes, déride tout le monde. Hop, on switche. Retour à Granville, au foyer des Herbiers, résidence pour personnes âgées. Un trajet express qui me permet de questionner Isabelle, attachée de communication et météore motorisée, sur l’étrange décor qui orne le centre ville. « On est le premier festival de rue maritime ! Cette année, la thématique est « Granville après Tsunami », autour de fictions sur la ville submergée. Ici, on n’oublie pas que la mer est plus forte que nous ». On peut trouver en effet ici une carcasse de voiture recouverte par les algues, des photomontages aussi magnifiques qu’anxiogènes, des ateliers de craie sur bitume autour de la thématique... le festival, c’est aussi des actions vers les artistes locaux, les centres de loisirs...

Arrivée aux Herbiers. Hop, on saisit les cerceaux en courant. Une vingtaine de participants, de 6 à 60 ans, pratique dans un ordre tout relatif le lancer de hoop avec plus ou moins d’assiduité. Annabelle reprend vite pied : les techniques de rotation autour de la taille, du poignet, du cou, se succèdent par ordre croissant de difficulté. L’attention revient. Une professeur de cirque de Saint-Pair est là. « C’est bien d’avoir des spécialistes, ça donne des idées ». A quelques mètres de là, dans l’autre moitié du grand réfectoire, les résidents mangent, imperturbables. Ça sue, ça rit, ça lance, ça rate et ça recommence. Au cœur de la même salle pourtant, la pondération mutique propre au grand âge parvient à créer comme un mur invisible que rien ne franchit – à peine le regard. Contents, fatigués, enthousiastes et échevelés, les participants s’en vont déjeuner. Voilà un atelier-marathon qui n’a même pas perturbé Annabelle, habituée à la haute-voltige en toutes circonstances.

Un en-cas, et direction Place des Théâtres où Joli Vyann s’apprête à donner sa représentation Granvillaise juste après Ebadidon et son numéro burlesque où les assiettes ne font pas long feu. Installation rapide lors d’une éclaircie : le temps jouera en faveur du quatuor anglais basé à Londres, qui pose un tapis fait de carrés emboîtables et une paire d’enceintes en un clin d’œil. On sent la troupe rodée aux contraintes de timing. Deux danseurs, deux danseuses, vêtus très casual, en jean, en jupe, hauts unis. Chacun à un coin du carré de tapis, puis les couples se forment sur un fond de rock ambiant et lancinant. L’affluence est maximale : les tribunes sont pleines, chaque côté du quadrilatère de représentation est bordé d’une rangée équivalente de curieux.
Les couples se mélangent, alors que la musique se fait suave, plus soul. Et la voltige commence. Leur spectacle « H2H », pour « Hand to hand », explore les possibilités de fracture, de séduction, de liaison et de détachement avec pour point focal, la main.
Au gré des humeurs, toutes les combinaisons sont explorées. Trio contre solitude, aveuglement littéral du partenaire, sauts, porters et lancers, le tapis ne semble exister que pour permettre de rebondir. Puis le show se recentre sur des gestes de la main, se fait minimal, avant d’exploser à nouveau en courses, luttes, alliances mâles ou femelles. Les vêtements se défont, se nouent entre eux jusqu’à devenir un cinquième personnage manipulé par les quatre premiers. Serviront même, roulés en boule, à mimer un accouchement aérien avant de devenir un ballon.
Puis, sur un célèbre air d’harmonica, chacun reprend sa position initiale au ralenti, jusqu’à sortir du tapis – le duel est fini, et les victimes se comptent par centaines : les spectateurs relèvent leurs carcasses abasourdies, positivement flingués par cette demi-heure de haute performance physique, acrobatique, haletante et pourtant très narrative. Ovation.

Direction l’institut de danse Julie Camier le lendemain matin en compagnie de Joli Vyann pour un stage qui surprendra son monde. Complet, l’atelier accueille 24 participantes et un participant, entre 12 et 35 ans. Jan, le seul non-anglais d’origine et directeur artistique de la compagnie, mène les opérations. Gestion de l’espace, déplacement collectif en marchant : il s’agit d’appréhender le corps des autres comme obstacle, mais aussi comme possibilité de rencontre. Un jeu d’échauffement pour le moins très physique suit : un stop & go au pas de course laisse les élèves échevelés et déjà ruisselants. La rigueur et l’enthousiasme du grand germanique roux emballent peu à peu même les plus sceptiques. « C’est quoi, ce truc ? On fait quoi, exactement ? » commentent sous cape certaines sceptiques. Plus pour longtemps. La perturbation des repères intrigue, la remise en question du langage classique d’ordinaire enseigné dans les murs finit par séduire. Olivia, second membre fondateur, prend le relai et entame une démonstration de saisies, de jeux de confiance, de répartition de poids propres à l’acrobatie réelle. Danse ou performance sportive ? L’une est l’autre, peu importe. Dans une bonne humeur générale, l’atelier se termine au bout de deux heures par une séance d’improvisation libre, en musique, deux par deux, qui incorpore à la fois les figures juste apprises et le vocabulaire classique des élèves. Les parents et proches s’assoient en cercle aux bords de la salle bondée, et les yeux brillent.
Tout le monde aux vestiaires, et la directrice de l’école est aux anges. « C’est vraiment formidable de bénéficier de la présence de pros. Et ça change de ce que j’enseigne. Je me bats pour ça, pour cette idée d’ouverture ».
Tout le monde ou presque est parti, mais pas de repos pour les danseurs. Acharnés, profitant du moindre créneau disponible pour travailler, les Joli Vyann squattent la salle une heure de plus pour répéter « Crazy In Love », leur prochaine création « dont la première a lieu dans à peine deux semaines à Londres » sourit Olivia, pas plus inquiète que ça. C’est le rythme à l’anglaise : enchaîner les créations pour survivre, c’est une nécessité. Pas le temps de s’asseoir et de penser un projet sur des années ; ou alors c’est au détriment du nécessaire vital. En compagnie de Julie, je m’installe discrètement pour assister en privilégié à la naissance de ce nouveau tourbillon acrobatique millimétré. On se regarde en coin, estomaqués. « Nom de Dieu, ce qu’ils sont bons ».
Tiens, on a oublié de manger. Vite, on saute à 5 dans le van, encore en sueur, direction le restaurant du festival qui ferme ses portes dans 10 minutes. Je bondis hors du fourgon juste avant que les portes du lunch ne se ferment à notre nez pendant que Jan gare le camion. Leur dynamisme est si communicatif que je me surprends à esquisser un pas de danse en courant.

Plein soleil cet après-midi sur le port de Granville. La jauge, 800 personnes, est littéralement explosée. Les amateurs de spectacle vivant profitent de la chaleur pour se venger des annulations forcées de la veille – les intempéries ont été fatales à quelques spectacles. La curieuse caravane que j’ai aperçue vendredi soir livre ses secrets : un module qui rappelle un navire est encadré d’une paire de curieux mâts. Intrigant. Entrée en matière surprenante, passant par le public : les performers arrivent au pas et réveillent un drôle de Cyrano encore ronflant à l’intérieur du bateau. A la fois truculent, tyrannique, prolixe, surexcité et jovial, le personnage principal de cette « Ballade de Bergerac » rappelle le Mr Stromboli de Pinocchio, en moins cruel toutefois. Après un habillage express pour le moins acrobatique, le ton est donné : voilà un spectacle multi-formes, combinant narration (Eduardo, le Cyrano italien, a étudié l’art des Masques et la Commedia Dell’Arte), jonglerie, acrobatie et esthétique steam-punk. C’est à la fois naïf, onirique, physique, burlesque. Du théâtre populaire pour petits et grands, revu avec les moyens d’aujourd’hui. Le frère d’Annabelle, Eric, est le régisseur du spectacle, qui manipule de sa console le navire, installé dans le public et grimé en Pierrot comme ses comparses.
Pierrot la Lune, oui : car le spectacle entend bien narrer la conquête de l’astre nocturne par cette bande de doux dingues qui luttent avec la machine pour réaliser le rêve de leur Capitaine. « Je dois décrocher d’abord mon nuage » lance Eduardo. Métaphore sur le spectacle vivant en lui-même ? Sur le Théâtre comme Absolu ? Certainement. Les lectures sont multiples, et pas si innocentes que ça.
Le clou du spectacle, évidemment, est l’achèvement de l’édification du module, après nombre de péripéties impressionnantes de technicité. Le reste, c’est à chacun de l’imaginer.

Changement de festival après une soirée de fiesta où les compagnies se rencontrent et lâchent la pression. Les gueules de bois doivent être fatales (en effet, Lost In Translation a oublié ses hula-hoops à l’hôtel). Pas pour Joli Vyann, plutôt concentrés et disciplinés. Départ pour Vire dans le « Joli Van » et échanges joviaux avec Olivia, Jan, Eithne et Dominick. La passé de skateboarder et d’artiste martial de Jan éclaircit les influences créatives de la compagnie.
Après une grosse heure de route passée à énumérer les moments de bravoure des films de sabre de Kurosawa, arrivée sur le site. Les Virevoltés, dont c’est la 24ème édition, compte comme un festival tenu à bout de bras par une équipe de bénévoles tenus par la passion, et uniquement la passion. Ici, c’est la débrouille et la bonne volonté qui priment – et expliquent l’admirable longévité d’un événement qui rassemble, fédère, et enrichit la ville depuis déjà presque un quart de siècle. Atelier encore pour les quatre londoniens. Pas la même « exigence » cette fois ; les enfants du centre de loisirs de Vire viennent partager un moment de jeu, de détente, de découverte, plus qu’une réelle initiation à une discipline.
Les familles arrivent sur le grand pré qui jouxte la maison communale. Poussettes, paquets de biscuits, jus d’orange et même quelques cigarettes. Qu’importe, l’enthousiasme est le même. L’absence de rigueur ne fait pas de ce moment quelque chose de moins important, bien au contraire. Peu importe le milieu social ou les conditions : oui, on va apprendre des choses, faire des pyramides et des roulades, et communiquer à même l’herbe, sous le soleil, du moment qu’on partage. Les bénévoles du festival prêtent main-forte : circassiens eux-mêmes pour certains, ils sont de la partie et proposent des ateliers jonglage et des jeux de balle pour alléger la tâche. Des tout-petits, des parents, des bénévoles, quatre anglais... pourquoi je ne m’y mettrais pas également ? Allez hop, je lâche mon carnet et je t’aide à faire ta première roue. Pourvu que ça compte pour quelqu’un, on peut bien oublier les rôles pour un moment.

Le soir, c’est au tour de Lost In Translation de narrer sa Ballade de Bergerac au public Virois. Installé dos à une haie dans un grand parc herbeux, le navire semble prêt à voguer sur un étang couleur émeraude. Le spectacle d’ouverture de la soirée est assuré juste en face par les deux filles de Thank You For Coming, venues de Belgique. Plutôt salace, ce récital-cabaret grivois aux tendances féministes fort bienvenues. Les allusions olé-olé font mouche – mais laissent les plus jeunes un peu interdits. Malheureusement pour Cyrano, c’est cette frange du public d’ordinaire très réactive qui déclarera forfait après la dernière tirade des deux pasionarias d’outre-Quiévrain.
Pourtant, la performance est sans faille. Thibaut, le français de la bande, jongle comme jamais. Massimo, le porteur, projette Roisin l’irlandaise comme une fléchette au cœur de la cible d’un pub de Dublin. Eduardo est en verve, postillonne et enchaîne les morceaux de bravoure. Annabelle se balance sur son trapèze au cœur de la nuit comme si elle allait décrocher la lune pour de vrai. « Si le cirque ne peut pas décrocher mon nuage, alors le cirque ne sert à rien ». Le rêve, c’est le cirque. « En vivant mon rêve, j’assassine mon rêve ». Plus qu’une farce mécanique, cette Ballade est à la fois un hommage et un prolongement de Ruzzante, Shakespeare, Calderon.
Simplement, les enfants sont fatigués, et l’accueil beaucoup moins délirant que la veille. Sur les accords de « Blue Moon », le spectacle se termine et les Virois regagnent leurs pénates. La petite armée internationale de Cyrano également, après un rapide debriefing en mi-teinte.

Vire, Lost In Translation, 08 / 07
Au tour d’Annabelle et Roisin de rencontrer les enfants de la veille. Cette fois en intérieur. Les deux voltigeuses dominent le chaos de cris et de chahut d’une main ferme. Ce n’est pas la modeste taille de l’Irlandaise qui va nuire à son autorité, non ! Ca file droit, et la cinquantaine d’enfants reçus sur les trois heures de l’atelier va volontiers se plier aux jeux proposés. Sauts, hula-hoop, un nouveau « loup-bougie », serpent-labyrinthe... « j’ai besoin d’une clope, là » sourit Roisin. « oui, c’était dur aujourd’hui ». Intervenir dans un lieu déjà possédé et intégré par les enfants n’est pas tâche facile. Etre doublement étranger au Royaume des Minuscules, c’est ardu. Qu’importe, je m’improvise traducteur en compagnie d’un bénévole. Aujourd’hui encore, les rôles se troublent. D’observateur, me voilà promu tour-à-tour surveillant, garde-malade temporaire, aide de camp, porteur d’eau. Et avec plaisir. Car c’est l’esprit des Virevoltés ; chacun retrousse ses manches, pas de position de retrait. Et c’est bien volontiers que l’on se rend utile, récompensé par les rires qui ricochent sur les murs de la salle communale.
Massimo arrive, encore en plein brainstorming par mail avec le lieu de résidence de la compagnie à Great Yarmouth. Pas simple, de pouvoir créer, partir en tournée et faire vivre son art, tout en gérant une école de cirque. On se pose en ville autour d’une pizza et compare les problématiques du spectacle vivant des deux côtés de la Manche. « C’est quoi, ici, le souci avec les intermittents ? » Explications, débat. « En Angleterre, on rêverait d’avoir un statut comme le vôtre. Luttez pour vos acquis, vous avez raison. Chez nous, on est encore loin de pouvoir espérer bénéficier d’une réelle considération des artistes comme c’est le cas en France. C’est une chance, et ici c’est un droit. C’est précieux ». Touche-à-tout obligatoire, système D permanent, tailles au hachoir dans la Culture, non, tout n’est pas rose en Angleterre pour les saltimbanques et les troubadours.
Allez, on oublie ça avec une partie de basket sur le terrain qui jouxte la structure d’accueil des artistes. Surtout, ne pas se laisser abattre, et savourer le quotidien. Prendre ce qu’il y a à prendre, à tout prix, pour ne pas penser que ça peut s’arrêter du jour au lendemain.

C’est la pluie qui accueille le public Virois pour les spectacles de la soirée. Les Belges de la compagnie Scratch exécutent néanmoins stoïquement leur jonglerie burlesque et explosive sous le crachin. Moins de chance pour Joli Vyann, qui a bâché son tapis pour le protéger du déluge qui maintenant s’abat impitoyablement sur le terrain communal. La troupe parisienne Les Krilati, installée à quelques mètres, annule son numéro. « Ils reviendront l’an prochain », assure Michael, le directeur du festival. Les gens ont pourtant toujours soif de spectacle. Malgré la virulence de la pluie, ils s’amassent, toujours plus nombreux, autour du carré synthétique. On protège les enceintes avec ce qu’on peut – chiffons, blousons, un bout de toile, un sweat-shirt. On imagine la catastrophe si un des danseurs glisse en pleine acrobatie. Alors on regarde le ciel avec un sourire désolé, on se tâte. Olivia l’increvable est prête à renoncer. Les Lost In Translation sont là. Massimo intervient : « Non, n’annulez pas. Dans 10 minutes, la pluie s’arrête, juré ». Ok, ok. On se réfugie sous la bordure d’arbres, sous le petit chapiteau au bout du terrain. Les spectateurs eux-mêmes commencent à baisser les bras. Impossible de transporter le spectacle à l’intérieur, la salle n’est pas aménagée pour recevoir tant de monde.
Mais c’est sans compter sur le Deus ex Machina invoqué sans doute par la simple présence d’Eduardo, coutumier des retournements et des coups de théâtre. Oui, la pluie s’arrête net, soudainement. Les gens reviennent. En un effort instantané et collectif, on débâche le tapis. Tout le monde s’y met, les deux compagnies, les bénévoles – et je décide de transformer mon pull en éponge pour absorber les flaques qui ont traversé la bâche. En un clin d’œil, les quatre acrobates sont sur leur terrain de jeu.
Et ça danse comme jamais.
Tout est plus furieux, plus fou, plus sensuel, plus émouvant, plus casse-cou. La performance souffle l’assistance, comme un tourbillon aurait pu le faire d’une bougie.
Et il ne pleut vraiment plus.
C’est l’heure de sécher beaucoup de choses.

« La Ballade de Bergerac » et « H2H » sont deux propositions portées par le réseau ZEPA 2 qui ont sillonné la Normandie chez les partenaires suivants : Les Vendredis de l’Eté à Bagnoles-de-l’Orne, Les Sorties de Bain à Granville, Les Virevoltés à Vire, Côté Cour, Côté Jardin à Bernay, les Z’Estivals au Havre, Caen Soirs d’Éte à Caen, Les Faltaisies à Falaise, La Rue Bucolique à La Hague, en s’intégrant au réseau ReNAR, dans le cadre des tournées respectives de Lost In Translation Circus et Joli Vyann, couvrant différents pays.
Deux projets nés en Angleterre aux formes différentes, dont le point commun est la transversalité artistique, qui auront touché 4000 personnes, ateliers et représentations comprises, sur ces dates.
Puisse cet aperçu de leur existence in situ rendre hommage au travail de tous les partenaires attachés au projet.

Crédits photo : Pascal Marie, Antoine boyer, Michaël Groult, Julia Duchemin

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